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one psy in my pocket

17 novembre 2004

Jean Schultheis Confidences pour confidences

Jean SchultheisConfidences pour confidences Slow-moi Liste des chansons de Jean Schultheis 1m73, 62 kg
Confidences pour confidences
Imprimer la chanson Confidences pour confidences de Jean Schultheis à partir d'une fenêtre en mode texte et sans publicité  :-) Envoyer le texte Confidences pour confidences de Jean Schultheis à un ami
Paroles et Musique: Jean Schultheis   1980
© 1980 - Editions Flamophone

Je me fous, fous de vous
Vous m'aimez, mais pas moi
Moi, je vous... vous l'aimez
Confidences pour confidences
C'est moi que j'aime à travers vous
Si vous voulez les caresses
Restez pas, pas chez moi
Moi j'aime sans sentiment
Confidences pour confidences
C'est moi que j'aime à travers vous

Mais aimez-moi à genoux
J'en suis fou
Mais de vous à moi je vous avoue
Que je peux vivre sans vous
Aimez-moi à genoux
J'en suis fou
Et si ça vous fait peur
Dites-vous que sans moi
Vous n'êtes rien du tout
Tout pour rien, rien pour vous
Vous m'aimez, mais je joue
J'oublie tout
Confidences pour confidences
C'est toujours moi
Que j'aime à travers vous

Vous pleurez, révoltée, taisez-vous
Vous m'aimez, mais pas moi
Moi je vous veux pour moi
Et pas pour vous
Vous je m'en fous, tant pis pour vous
Aimez-moi à genoux,
J'en suis fou
Et n'oubliez jamais que je joue
Contre vous, vous pour moi
Sans vous, vous l'avez voulu
Tant pis pour vous
Aimez-moi
Mais confidence pour confidence
C'est moi que j'aime à travers vous

Je me fous, fous de vous
Vous m'aimez, mais pas moi
Moi, je vous... vous l'aimez
Confidences pour confidences
C'est moi que j'aime à travers vous
Si vous voulez les caresses
Restez pas, pas chez moi
Moi j'aime sans sentiment
Confidences pour confidences,
C'est moi que j'aime à travers vous

Il doit y avoir un truc à creuser au fin fond de mon obscur subconscient... Comment se fait-il que l'écoute des chansons provoque chez moi tant d'émotions ou de réflexion, c'est selon ...? Cela m'intrigue de plus en plus...

Bon, de toute façon, ça n'est pas le propos. Il s'agit davantage de cette chanson ci-dessus (re)copiée, entendue, puis écoutée, attentivement écoutée au fil des paroles d'apparence anodines -voire idiotes, je sais. Il s'est produit comme un déclic à l'écoute de ce personnage-narrateur pervers qui joue avec sa victime consentante comme le chat avec une souris (mais alors une souris bien bien droguée, car elles sont rarement consentantes, quand même ...! ). C'est tout le problème, artistiquement mêlés, de l'amour de la victime pour son bourreau, du plaisir dans la soumission humiliante, de l'interdit... C'est la beauté du diable, comme toujours... Mais bon sang, comment (COMMENT ??!!) en arrive-t-on à tomber là-dedans, quand rien n'y prédispose en apparence, particulièrement un caractère de con-têtu-obtus-méfiant-chiant (ne rayez rien, pas de mention inutile), et, surtout, à en être ravi...?? Je sais bien que les mécanismes de l'esprit humain me sont étrangers (encore un pavé dans ma mare, plouf...) ; je sais bien qu'on manque d'objectivité sur soi-même... Mais à ce point-là... Au point de se dire qu'on n'a même pas envie d'en sortir malgré le "salvateur" déclic... Cela me donne à penser, j'avoue être un peu perdue, là... N'empêche, je ferais mieux de couper tous les ponts, ou je vais devoir prendre des actions chez Kleenex...

 

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11 octobre 2004

"la javanaise"


J'avoue
j'en ai
bavé
pas vous
mon amour
avant
d'avoir
eu vent
de vous
mon amour-


ne vous déplaise
en dansant la Javanaise
nous nous aimions
le temps d'une chanson-

à votre
avis
qu'avons
nous vu
de l'amour
de vous
à moi
vous m'a-
vez eu
mon amour-

ne vous déplaise
en dansant la Javanaise
nous nous aimions
le temps d'une chanson

hélas
avril
en vain
me voue
à l'amour
j'avais
envie
de voir
en vous
cet amour-

ne vous déplaise
en dansant la Javanaise
nous nous aimions
le temps d'une chanson

la vie
ne vaut
d'être
vécue
sans amour
mais c'est
vous qui
l'avez
voulu
mon amour

C'est terrible d'écouter "Nostalgie" après être allée voir un film triste... Film français, héritier des plus tragiques moments d'un Racine bien, très bien digéré ... Ca finit mal, forcément... Immense espoir, avec la dose de suspens voulu, les échecs, les engueulades, les déceptions, de retrouver une ex-femme, une mère et une grand-mère inconnue, pour un ex-mari, une fille et une petite-fille... Embûches à répétition, road-movie dans les Pyrénées espagnoles, pour retrouver finalement la grand-maman... atteinte de ce qui semble être un Alzheimer avancé, et qui ne les reconnaît pas...

Et puis en rentrant, "la javanaise" et la voix chaude d'un Gainsbourg encore capable d'être un chanteur... C'était pile la chanson qu'il ne "fallait" pas ; pile celle à qui je ne changerais pas une virgule...

C'est trop, là... Je craque... Je déteste l'idée d'avoir eu raison, dans mes craintes, sur ce même blog, de vivre moi-même le proverbe "l'Histoire est un éternel recommencement". J'en parlais au sujet de l'amitié ; j'en parlais sans imaginer que la préméditation serait si rapide à s'exécuter ; j'en parlais sans penser que mes peurs amicales deviendraient des réalités amoureuses... Putain de fait chier de merde (c'est pas beau, mais ça fait du bien ...) ! Pourquoi j'ai pas une intuition sur la date "approximative de péremption" pour mon identification permanente à ce crétin de Sisyphe ...??? A part que moi, je le traine, le boulet, je ne le pousse pas ... A part que moi, je mets deux claques à Camus s'il OSE m'imaginer heureuse...

8 octobre 2004

J'ai trop chialé ces jours-ci sur ce texte-ci,

J'ai trop chialé ces jours-ci sur ce texte-ci, pour ne pas l'écrire ...

Pour me comprendre,
Il faudrait savoir qui je suis.
Pour me comprendre,
Il faudrait connaître ma vie
Et pour l'apprendre
Devenir mon ami.
Pour me comprendre,
Il aurait fallu au moins ce soir
Pouvoir surprendre le chemin d'un de mes regards
Triste mais tendre, perdu dans le hasard.

(...)


Pour me comprendre
Il faudrait savoir le décors
De mon enfance,
(...)

Pour me comprendre
Il faudrait connaître mes nuits.
Mes rêves d'amour.
Et puis mes longues insomnies.
Quand vient le jour,
La peur d'affronter la vie.

Il y a peut être quelque part
Un bonheur dont j'aurai eu ma part.
Dommage, dommage.
J'aimais tant certains paysages.

(...)

Pour me comprendre
Il faudrait avoir rencontrer
L'amour le vrai.
Vous comprenez le grand amour.
Et savoir qu'après
A quoi sert de vivre encore un jour.

Oui, à quoi sert de vivre encore un jour ...? Bonne question, tiens ... Il faudra y réfléchir...

19 septembre 2004

J'ai reçu, voilà quelques jours déjà, un

J'ai reçu, voilà quelques jours déjà, un commentaire sur le petit texte que j'ai écrit au sujet de la solitude. Non, pardon, au sujet de MA solitude, à moi, personnelle, mon ressenti et ma souffrance. Ce, hum, hum, commentaire, si l'on peut dire, je trouve qu'il sonne comme une somme de "conseils pour mieux vivre, toi qui n'as rien compris à la vie". Et j'en ai marre !

J'ai longuement pris le temps du recul pour écrire cela, parce que je sais par qui ça sera lu, je sais que ça ne plaira pas, et finalement tant pis. Mais QUI EST donc cette personne qui se permet de ME juger sans me connaître du tout ??? Qu'on me dise, à la fin, s'il faut accepter avec un sourire contrit, les remarques, toutes les remarques, tous les conseils, des aînés-qui-savent-tout-et-qui-vous-morigènent-comme-un-môme-en-pleine-crise-de-foie-parce-qu-il-a-abusé-du-chocolat ??? Oui, c'est un cri d'énervement mûri que je pousse, là, ce soir. Je ne suis pas décidée à accepter le sourire aux lèvres et la gangrène au coeur, comme si j'étais coupable de ma propre souffrance quotidienne, ce genre de propos : "Je trouve que tu en parles bien...et ne peux, dans ce sens, desesperer pour toi...tu es moins seule que tu pourrais "nous" le faire penser! " (le "en" représentait la solitude).

Mais qu'est-ce que cette personne connaît de la solitude...? Et que sait-elle de MA solitude ? Ces paroles, c'est un déni de souffrance, c'est presque une accusation de mensonge (moi ?? moi je mens ??? ), c'est à tout coup indécent. Oui, je prends ça comme une indécence certaine de rabaisser ainsi la souffrance de l'autre, de laisser entendre que les mots ne sont que des mots, de ne pas imaginer qu'il y a une personne derrière ces mots... Je suis moins seule que je pourrais "lui" faire penser ??? Mais je lui ai demandé quelque chose, moi ?? Et quand bien même ce serait vrai, qui a droit de se permettre un jugement sur un appel au secours qui se cache derrière un autre appel au secours ??

Je sais pertinemment que parfois, souvent, il n'y a aucun mot qui réconforte des paroles de douleur. Tout le monde le sait. Et on ne demande rien ! Dans ce cas-là, on ne dit... rien ! On est là, on fait sentir qu'on est présent, en pensée sinon en mots ; mais on ne pousse pas la bêtise jusqu'à absolument "dire" lorsqu'il n'y a rien à dire... "Moi je sais, moi j'ai un conseil, moi j'ai une éthique de vie, moi je vais t'expliquer, et pouf, tu iras mieux". N'importe quoi. C'est comme aller à un enterrement pour conjurer sa propre peur de la mort : celui qui a les mots pour tout, cache ses propres peurs de ressentir un jour la souffrance que les autres lui peignent. Souvent, je suis muette face aux chagrins de ceux que j'aime... J'en suis désolée s'ils en éprouvent un manque, sincèrement désolée. Mais jamais je n'aurai la prétention de laisser croire, car je ne le crois pas, que les quelques mots réconfortants maladroits que je saurais bredouiller pourraient amenuiser la douleur ; la présence, oui, la pensée aussi : ça fait du bien de se savoir aimé. Mais les pseudos conseils de celui qui est l' "exemple" parce qu'à ce moment précis de son hisoire, il ne souffre pas, ça non. Ne console pas qui veut : c'est peut-être la tâche la plus malaisée dans les rapports humains, alors quand on ne sait pas manier les mots, ou quand on ne connaît pas l' "autre", on s'abstient. Car même les mots les plus simples de ceux qui nous connaissent le mieux sont parfois traîtres ; que dire alors des inconnus ? J'ai encore un souvenir triste d'une soirée de solitude, où la mélancolie m'a poussée à m'exprimer auprès d'un ami : "Murielle, au fond, on est toujours seuls" a-t-il dit simplement. Les larmes sont parties toutes seules, longtemps, une grande partie de la nuit...

A bas la catharsis sauce moderne !

 

10 septembre 2004

Ca va ? Oui, bien, merci, et toi ??

" Ca va ? "

Sincèrement, qui a déjà fait le compte du nombre fois où l'on entend cette phrase, dans une journée ...? Pas moi, en tout cas, mais je présume le chiffre impressionnant. Ne doit pas l'être moins, le pourcentage de gens qui s'en foutent, mais s'en foutent royalement, s'en foutent comme de leur première paire de chaussettes, de la réponse. Plus je m'aperçois du nombre de gens qui n'ont strictement rien à faire de moi, et c'est une prise de conscience qui augmente régulièrement -pas quotidiennement, mais pas bien loin- , plus j'ai tendance à répondre : "Oui !! bien-sûr, ça va toujours ! "

Ca va toujours ... Pffff ... Bien-sûr que non, ça va pas "toujours", comme absolument tout le monde, mais qui s'en soucie ?

Le problème, c'est que je me soucie, au vrai sens du verbe se soucier, de la réponse, lorsque je la pose. Et si je ne sens pas un "oui" franc et massif en réaction, alors je demande, j'interroge, j'essaie d'aider... d'écouter, du moins. Quelle prétention, d'avoir écrit "aider" ! Je ne manque pas d'air ! Mais au moins j'écoute, ça oui. Mais j'écoute quoi, finalement ...? Qui me parle...? Qui me trouve suffisamment intéressante ou capable de comprendre,  pour réellement me parler, pour approfondir, pour évoquer ses soucis, pour transférer ses angoisses, pour dévier sur d'autres sujets et se changer les idées en partant dans toutes les directions imaginables : arts, Histoire, politique, ETC ETC. Qui ??

Ben finalement, très peu de gens. "On" expose son problème du moment, c'est l'immédiateté du soulagement d'avoir enfin trouvé quelqu'un qui s'intéresse à ce qu' "on" a à dire, "on" dit et "on" repart ; avec, le plus souvent, je dois le préciser, un "t'es adorable !! ". Et puis après ? Sorti de cela, sorti d'une oreille, ai-je un quelconque intérêt... "autre" ? J'ai le sentiment confus, ce soir, de faire un bilan plutôt négatif de mes relations avec les gens, comme l'entreprise au bord du dépôt... Si on s'intéresse peu à ce que j'ai à dire, si les gens ne me parlent que de loin en loin, c'est que j'apporte probablement médiocrement. Les gens intéressants, on les lâche pas, j'en sais quelque chose ! On souhaite plus que tout avoir un ptit ptit peu de cette moelle qu'ils portent en eux, avec l'espoir secret qu'ils soient contagieux : culture évidemment, forcément, indubitablement ; humour (oh oui, l'humour ! ) ; joie de vivre aussi ; gentillesse, attention, sincérité, confiance... Tout ce qui fait le charme des gens, leur intérêt, l'envie de poursuivre en profondeur ce qu'on découvre en surface...

Et merde, moi j'ai tellement l'impression de ne pas savoir m'échapper du "ça va ?" ; je n'ai pas suffisamment la culture et la répartie qui font sortir une discussion de la confidence brute, je n'ai pas la question pertinente qui poussera à d'autres confidences, je n'ai pas l'intuition de diriger un discours dans le bon "sens" ... Tout ça, ça donne des relations qui se lient et se délient au fil des soucis quotidiens, un ensemble vague de "Le petit chat est mort" comme le dit si bien Agnès ; ça donne des gens à qui je m'attache jusqu'à ce que je voie qu'on n'avait finalement à se dire que les ennuis du moment (mais ça, seul le temps peut le révéler...) ; ça donne des gens qui n'ont jamais cherché, et ne chercheront jamais à "me" creuser... Surface plane, ou presque... Je compte sur une seule main, et encore, deux doigts suffiront, les personnes ille et iste que j'aime et qui ont tenté le creusement en profondeur -et l'on accepté, je crois. D'autres peuvent me (mal)connaître et tomber sur ces lignes qui sont quelques creux rendus à l'air libre... Mais c'est le fruit du hasard, ce n'est pas une recherche de "moi" parce que j'aurais paru intéressante... C'est si difficile de valoir quelque chose...

Le Médiocre

J'aurais aimé être quelqu'un,

Mais, hélas, je ne suis personne.                                                                                                    (Ce poème me colle à la peau,

Je veux dire, je suis quelqu'un                                                                                                         c'en est affolant... )

Qui n'est remarqué de personne,

Puisque je suis une personne

Qui n'est jamais vue par quelqu'un.

Si une quelconque personne,

N'importe qui, enfin quelqu'un,

Avait pu m'aider en personne,

Je crois que je serais quelqu'un.

Hélas, je n'ai trouvé personne

Qui m'aide à devenir quelqu'un !

                       Jacques Charpentreau

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10 septembre 2004

Bushisms

Je savais que ce site existait depuis longtemps, mais je n'avais pas approfondi le problème. Et là, une envie subite d'aller voir, et une colère, tout aussi subite devant ces paroles : "There ought to be limits to freedom."  

Euh, non, ce n'est pas un rêve... Ce n'est pas non plus extrait du discours de politique générale du  Grand Gourou Ministre de l'Intérieur chinois, du chef des services secrets libyens ou encore du Président d'une république bananière... Non, ces mots sont de Georges W. Bush himself, commentant le site www.bushisms.com , lequel site répertorie avec soin les diverses âneries, erreurs de prononciations ou de mots, fautes politiques ou diplomatiques graves, contradictions, etc etc, de ce cher président. J'allais dire "la liste en est longue comme le bras" : erreur ! Ou mon bras est trop petit, ou elle est incommensurable ! Mais le résultat est impressionnant, malheureusement.

Quoiqu'il en soit, il FAUT aller visiter ce site, il FAUT aller voir (et même si mon english est très poor, je continuerai à y aller régulièrement), ne serait-ce que pour travailler un tout tout tout petit peu, chacun au niveau qu'il le peut, à la sauvegarde des libertés et de la liberté. (Oui, bon, je sais, je crois au Père-Noël... No comment, thank you.)

9 septembre 2004

Voilà. C'était sûr, c'était certain, c'était

Voilà. C'était sûr, c'était certain, c'était évident et couru d'avance : je m'en veux.

Mon amie a lu ce que j'ai écrit hier soir, et comment aurait-elle pu l'éviter, je lui ai pratiquement forcé la main à le faire ;  elle est triste à présent et c'est à cause de moi, et je m'en veux. Non pas d'avoir ressenti ce qui m'est monté au coeur, ça ne se contrôle pas, mais de l'avoir dit, d'avoir blessé quelqu'un que j'aime pour une broutille sans intérêt - et blessé fortement, semble-t-il... Mais putain, où est donc le problème ?? Il est inévitable que les mots sortent, plus vite et plus vifs, douloureux et acerbes, lorsque j'ai face à moi des gens que j'aime, alors que je reste la plupart du temps murée dans un silence qui pleure au-dedans, s'il s'agit de gens qui mériteraient cent fois d'être remis à leur place, mon père au hasard... ou mon père encore... et même, parfois, aussi, mon père ... Ou sa saloperie de mère.

A-t-on une tendance naturelle à vouloir faire du mal quand on a mal soi-même, ou bien ai-je été particulièrement bénie des Dieux concernant ce mirifique défaut ? La solution sans équivoque serait probablement l'ermitage absolu, mais je sais que je n'y arriverais jamais, quelle que soit la beauté de la bibliothèque mise à ma disposition, dans laquelle on aura pris soin, merci d'avance, d'ôter Les Memoires d'Outre-Tombe, La Chartreuse de Parme et Proust ; quels que soient aussi les fruits sucrés et juteux qui pourraient me nourrir agréablement ET gracieusement  toute ma vie... Non. J'aime trop les gens que j'aime pour m'en séparer. Et La Palisse ne pourrait me renier en digne "fan" héréditaire, n'était ce petit "trop" qui me bousille la vie, et me fait bousiller celle des autres. "Trop" sensible, "trop" susceptible, "trop" acerbe, "trop" boule de nerf, "trop" irréfléchie, "trop" trop ...

A peine quelques jours de cela, une ordure sur pattes qui transpire sa médiocrité veule et vulgaire sur le salon de tchat où j'ai mes quartiers d'hiver a annoncé haut et fort (surtout fort...) qu'il avait lu mon blog, qu'il fallait que je m'y fasse, et "ah ah ah ah"... J'ai tué ce blog immédiatement ; ça fait mal d'être trahie, d'être lue en mots et lue en maux, par la méchanceté grossière la plus pure. Et je ne peux m'empêcher de penser que ma réaction d'hier soir, car je ne "fus" que réaction et sensation, est due en grande partie à ce sentiment de trahison totale né il y a plusieurs soirs. Réaction parfaitement démesurée ; et si ce précédent n'était pas survenu, j'aurais même peut-être eu un comportement normal assorti d'un : "Ca alors, euh ... Ben c'est gentil, merci ! J'espère qu'il n'attend pas trop de cette lecture, pasque bon ..."

Voilà ce que j'aurais dû dire, c'était cela, réagir normalement. Je suis désolée, vraiment désolée, des amalgames qui se font dans les délires de l'inconscient, car là, rien n'a à voir avec rien. Cela me rappelle un épisode que je n'oublierai jamais, tant je m'en veux de mes paroles (quand je disais, hier, que j'avais des milliers de regrets... ah, MissMarple ... ). C'était pour le Noël 1989. J'avais quinze ans. Ma cousine avait dû décider que j'étais devenue une femme, ou un machin approchant, et elle m'offrit pour cette occasion un magnifique caraco en dentelle et soie je-ne-sais-pas-quoi. Sublime. Je ne rentre plus dedans depuis...ouhhhhh ... mais il est rangé, quelque part, je n'arrive pas à le jeter... Et là, en ouvrant le paquet, j'ai dit l'une des pires horreurs de ma vie dans la catégorie "blessante" : "Ah ben tiens, c'est comme le truc de mon anniversaire, ça recommence ! " Cathy, je suis désolée, si tu savais comme je suis désolée ... Il faut dire qu'en février de la même année, ma mère a reçu l'équivalent d'un boomerang en acier trempé sur le coin du nez, à l'idée que fifille allait avoir quinze ans. Fête familiale largement excessive (mais putain, quel souvenir ! ) où fut conviée, comment faire autrement, la mère de mon père, "ma grand-mère saloperie". A cette époque, j'étais d'une pudeur terrible, à la limite de la pudibonderie de mauvais aloi ;  et ma grand-mère avait eu le bon goût de m'acheter un ensemble de sous-vêtements, affreux-moches soit dit en passant, que j'ai re-cachés très vite dans le paquet à l'instant X où j'ai compris ce que c'était, tout en tentant par un effort suprême de ma volonté d'ado teigneuse de cacher la rougeur qui montait aux joues. Et ma grand-mère : "Mais enfin, montre ! Montre à tout le monde ! T'as pas à avoir honte, t'es grande maintenant ! " Il a fallu que je sorte cette chose, ces choses plus précisément, du paquet et que je lève ça bien haut sous les acclamations d'un public rigolard... Souvenir ignoble... Et à Noël, voilà que ça recommençait ?? Non, bien-sûr. Là, c'était de la pure gentillesse, pour me faire plaisir, un très beau cadeau choisi avec goût. Et pourtant, le souvenir est venu, monté, monté si vite et si haut que je n'ai pu retenir l'acerbe de mes paroles blessantes, et paf...

L'Histoire est un éternel recommencement... Je l'ai dit ici même. Et effectivement, quinze ans après, ça recommence. Un souvenir me submerge et paf encore. Ca me semble difficile d'espérer changer, n'est-ce pas ...? Je suis "trop" conne.

8 septembre 2004

Je ne sais pas si l'on écrit "bien", ou si l'on

Je ne sais pas si l'on écrit "bien", ou si l'on écrit "tout court", uniquement sous le coup de la tristesse ; j'aurais tendance à le croire, si je me réfère à mes chères citations, à tous ces gens qui disent ce que je voudrais dire, tellement mieux que je pourrais jamais le faire, qui font envie et honte à la fois d'oser tapoter sur des touches pour jouer à être ... eux ...

Zazie, Sur toi

On n'écrit pas
Sur ce qu'on aime
Sur ce qui ne pose pas
Problème
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

(...)

On n'écrit pas qu'on manque de rien
Qu'on est heureux, que tout va bien
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

(...)

On n'écrit pas la chance qu'on a
Pas de chanson d'amour quand on en a
Voilà pourquoi, mon amour
Je n'écris rien
Sur toi
Rassure-toi

Et Desproges, bien entendu : "Je préfère les histoires qui finissent mal, ce sont celles qui ressemblent le plus à la vie" . Il n'y a pas de toi sous le mien, je ne peux pas chanter Que serais-je sans toi ? Mais parfois, l'idée me vient que je pourrais dire sans mentir "que serais-je sans Desproges ?" et sans son cynisme constant qui allège si bien le poids de la vie ?

Je ne me souviens pas que Desproges ait écrit de texte sur la confiance ; il a écrit sur l'amitié, un texte d'une justesse qui serre le coeur autant que l'âme, mais sur la confiance ...? Faudra-t-il que, cette fois, je trouve seule les mots pour parler de ce qui m'attriste et me pousse ici alors que je ferais bien mieux d'enterrer ça au fond de ma poche, mon mouchoir par-dessus, comme aime à le répéter ma grand-mère ...? Comme toujours, les sentiments que je voudrais exprimer échappent à la parole. Non pas à "la parole" de quelqu'un de doué, mais à "ma parole", oui.  Pourquoi ai-je tant de mal à expliquer ce que je ressens, pourquoi n'ai-je jamais dit "je t'aime" à ma mère, pourquoi n'ai-je pas dit à Michel de quitter sa copine pour moi, lorsqu'il me demandait quoi faire, et qu'il n'attendait que cela -que nous n'attendions que cela ... Pourquoi pourquoi pourquoi ??? J'ai tant de regrets que je me fais l'effet d'être une MissMarple à sa fenêtre, une dame entrée dans l'hiver de sa vie, peut-être même à la mi-février, qui voit les années passées de l'oeil lucide dont se targue la vieillesse : "jamais plus je ne serai en mesure de faire ceci ou cela, c'est fini"...

Je n'avais pas prévu ni envie d'écrire quoi que ce fût, ce soir. Et voilà que quelqu'un que j'estime et apprécie beaucoup, quelqu'un qui "aurait pu" personnifier la Confiance si la place n'était point occupée, et fort bien occupée, dans mon Panthéon allégorique personnel, voilà que ce quelqu'un me dit avoir donné l'adresse de ce blog à l'un de ses amis. Je SAIS, objectivement, qu'il est complètement imbécile de ressentir la déception qui est venue, comme un éclair, sans que la Raison n'y puisse rien (le coeur a ses raisons que la raison ... n'est-ce pas ... ) ; je SAIS que ce blog peut être lu par tout un chacun, de purs inconnus pour lesquels je suis une pure inconnue ; je SAIS que l'ami de cette personne est forcément quelqu'un de bien, je n'ai pas de doute là-dessus. Seulement, je ne le connais pas ; il m'est inconnu sans l'être absolument ; je lui suis inconnue sans l'être absolument. Il a bien fallu qu'on lui parle de moi, pour lui donner l'adresse de ce blog. Il n'est plus dans la catégorie des anonymes insouciants qui se ficheront éperdûment de ce que je peux bien écrire sur les bas-fonds de mes angoisses complexées, qui repartiront avec le même air indifférent qu'ils avaient en entrant, et c'est très bien comme ça : c'est à cette condition que j'arrive à écrire, être inconnue ou être "déjà" aimée. Le statut intermédiaire de connaissance interposée (ah, j'connais quelqu'un qui ... Si, si ! c'est une personne très bien, si ! je te promets ! ) est, sinon angoissant (non, je vais pas m'enfiler 3 Xanax pour trouver le sommeil, c'est pas ça, le problème), du moins paralysant... Qui est cette personne qui va ne faire QUE lire ces lignes ? Que pensera-t-elle, surtout, puisque ce faux anonymat fait qu'elle en pensera quelque chose au contraire de tous les passants-qui-passent ? Et je ne saurai jamais ce qu'elle en pense ;  nous n'avons jamais parlé, et l'établissement d'un dialogue sur des bases aussi... particulières, me paralyserais plus encore...

Bon sang, était-ce si difficile à imaginer, avant de donner cette adresse, que je pourrais être gênée, le mot est un peu faible, que "mon moi" soit lu par un scrutateur, même pétri des meilleures intentions, venu EXPRES sur recommandation lire ce que j'écris ??!!

Alors j'ai évidemment une réaction insuffisamment mesurée, j'en ai conscience ; j'ai aussi la certitude que demain, le mouchoir de ma grand-mère aura enfoui cette histoire dans l'une de mes poches les plus profondes, et celles-ci ne sont jamais percées : ceci est l'apanage des messieurs trop fiers pour ranger leurs petites pièces dans un porte-monnaie ! Et néanmoins, oublie-t-on jamais, même si on le veut, et je le veux, un coup porté à la confiance ...? Non, vraiment, je n'aurais pas imaginé ce "petit petit peu" (je sais que c'est tout petit, je sais ! ) qu'elle a fait, de la part de la personne qui a donné mon adresse... Quel esprit complexé, et je n'en suis malheureusement pas exempte, n'ira jamais jamais jamais se demander ce qu'elle a pu dire d'autre, pensant probablement que ce n'était ni une confession, ni un secret, ni intime ...? La confiance est le sentiment le plus difficile à atteindre, c'est aussi le plus fragile ; on ne le détruit pas forcément mais tout peut l'ébranler... Le plus magnifique édifice peut être avili du feu des fusils... Je ne sais pas si je continuerai à écrire des choses aussi personnelles ici... Peut-être créerai-je un autre blog qui, lui, restera à disposition uniquement des ombres fantômes inconnues qui passent dans les canaux de blog ... Je verrai demain, pour l'instant il me faut dormir.

8 septembre 2004

Alfred Delvau

Auto-crise de rire, toute seule, dans mon réduit ! Je viens de me "promener", comme on dit si joliment, à travers Gallica, le site de la Bibliothèque Nationale ; d'ailleurs, pour rendre à César ce qui lui appartient, car je suis assez peu voleuse (une pie-pelette, oui, mais une pie-voleuse, non ! ), je me dois de confesser que je ne connaissais pas ce site avant peu : "on" me l'a fait découvrir et ... merci !

J'étais donc dans une promenade réflexive, en attente de trouver LE texte qui allait retenir toute mon attention. Et là, je clique sur le nom d'Alfred Delvau, qui me disait vaguement -très très vaguement- quelque chose ; parmi ses oeuvres à disposition sur Gallica, comment pouvais-je passer à côté du Dictionnaire érotique moderne par un professeur de langue verte ? Je n'ai même pas tenté de résister (d'abord, on veut à toute force que je sois intuitive, alors hein !! ), et c'est une oeuvre d'une drôlerie absolue ! J'avoue ne pas savoir s'il fut écrit très sérieusement, ou bien s'il s'agissait d'une moquerie bienfaisante à l'égard de la morale bien-pensante-mal-pensée ; mais à lire ces pages aujourd'hui, de l'oeil amusé dont j'use régulièrement en ces sortes d'écrits, c'est un régal d'humour et de provocation. Une provocation qui ne reste finalement pas inutile, même à l'heure actuelle, où l'on mélange humour, vulgarité, grossièreté, morale de bas étage et intolérances variées, pour tout sujet sexuel.

Allez, je ne résiste pas à quelques citations ! (juste "quelques"... pour le reste, Gallica est là ! na ! )

Aimer la marée : aimer à gamahucher une femme, se dit par l'allusion à l'odeur sui generis qu'exhale son vagin. L'expression date seulement du XVIIIe siècle et elle vient de l'académicien Saint-Aulaire, le même qui avait fait sur la Duchesse du Maine le fameux quatrain où il est déjà question de Thétys. Il serait dommage de priver la postérité de ce second quatrain, qui mériterait de devenir aussi fameux que le premier :

De l'écume des mers, dit-on,

Naquit la belle Cythérée :

C'est depuis ce temps que le con

Sent toujours un peu la marée.

 

(Au passage, j'ai tenté de trouver trace du "fameux quatrain" dont il est question, et je n'ai pas réussi... Si d'autres sont plus instruits, ou plus chanceux que moi, je prends tout renseignement utile ! Merci ! )

 

Balance de boucher : Fille publique, parce qu'elle pèse toutes sortes de viandes, des quequettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d'Auvergnats et des vits de maquereaux.

Blanchisseuse de tuyaux de pipe : Fille ou femme galante qui, d'une pipe en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une pipe en écume.

Connasse : Jeune fille sans expérience de l'amour, malhabile aux jeux de l'alcôve. S'emploie aussi pour désigner un con de mauvaise mine, ou un grand con, ou un con de vieille femme. Quelques auteurs désignent, par le mot connasse, une femme honnête. Les femmes inscrites comme filles publiques à la police désignent souvent aussi par le nom de connasse les filles qui font habituellement la vie et qui craignent de se faire inscrire.

 

(Comme quoi, le langage subit d'étranges changements, n'est-ce pas ...? Allez, un dernier pour la route : )

Lanterne : Nature de la femme, dans laquelle l'homme met sa chandelle -sans la moucher.

 

 

 

6 septembre 2004

5 sept. 2004, 15:41 [murielle_m] Enfin ! Cela

5 sept. 2004, 15:41 [murielle_m]

Enfin ! Cela fait des semaines que j'espère et attends le téléchargement de "I loved you once in silence", extrait de Camelot... Et ça y est enfin ... Je l'avais en cassette audio mais celle-ci est toute bousillée à force de l'avoir écoutée ! Je crois que Julie Andrews n'a jamais eu de plus belle voix que dans cette chanson...

I loved you once in silence
And mis'ry was all I knew.
Trying so to keep my love from showing,
All the while not knowing you loved me too.
Yes, loved me in lonesome silence;
Your heart filled with dark despair.
Thinking love would flame in you forever,
And I'd never, never know the flame was there.
Then one day we cast away our secret longing;
The raging tide we held inside would hold no more.
The silence at last was broken!
We flung wide our prison door.
Ev'ry joyous word of love was spoken.


And now there's twice as much grief,
Twice the strain for us;
Twice the despair,
Twice the pain for us
As we had known before.


And after all had been said,
Here we are, my love,
Silent once more,
And not far, my love,
From where we were before.

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one psy in my pocket
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