Si on doit "en plus" s'occuper de bonheur... 23
23 août 2004, 09:44 [murielle_m]
Conversation étonnante, ce matin... Comment en arrive-t-on, parfois, à dire certaines choses qu'on pense à peine, sans aller jusqu'au mensonge, bien entendu... Mais ... Je ne sais pas, ce n'est ni l'attrait de plaire, ni la joie d'une joute verbale, ni l'humour de l'ironie : c'est la conversation, qui tourne et bascule d'elle-même. Et cela m'étonne.
Peut-être est-ce une façon de se cacher... Il semble que pour beaucoup, je sois insaisissable ; c'est probablement vrai. Mais comment échapper à la facilité du cynisme protecteur face à la confiance improbable, fuyante, destructrice parfois ? Et quand la confiance est là, après un patient apprentissage de l'autre, il est bien difficile de passer outre les tabous que l'on connaît à présent de cet autre. Alors on froisse, on cynisme sur des détails anodins qui font penser qu'on a un sale caractère, qui cachent la profondeur et les émotions ; rien ne me semble plus impossible que de pleurer devant l'autre. Pleurer, c'est la fragilité nue...
Et même si tout cela est dépassé, si la confiance est là, absolue, si les tabous sont loin, si l'on peut tout dire et tout entendre, si on en est totalement persuadé (oui, cela existe, puisque je le vis moi-même), "même si" on sait toutes ces choses, je continue à trouver difficile de "parler de moi". Pudeur ? Idiotie congénitale ? Non, évidemment, toujours cette peur de décevoir, de n'être point ce "quelqu'un de bien" attendu (qu'on croit attendu : à y regarder de près, ce n'est que la confiance que l'on attend de toute affection car tout en découle), d'être... moins aimé.
Quelle bêtise, l'être humain !
Il faut que je relise Laissez-moi, de Marcelle Sauvageot ; c'est un livre vrai, j'aurais aimé pouvoir l'écrire.